En prenant a vie, tu m'as fait goûter le nectar de la folie.

"- Est-ce que tu m'aimes, comme je t'aime ?"
Que doit répondre un enfant, quand un de ses parents lui pose une question pareille ? Une question pourtant si simple, aux conséquences si lourdes. Alors avec toute l'innocence que je possédais, avec toute l'honnêteté que j'avais en moi, je répondis en souriant, et en l'embrassant sur la joue.
"- Oui Maman, Plus encore même !"
Elle m'avait serré dans ses bras, ses yeux noyés par les larmes.
"-M'aimerais-tu toujours en connaissant la vérité ?!"
Ce jour là, j'étais âgé d'as peux près 13 ans, je crois que ma fausse date d'anniversaire allait être fêtée, comme tous les ans. De qu'elle vérité parlait-elle ?
"- Bien sûr, je t'aimerais quoi qu'il advienne... Mais, de quoi parles-tu ? Tu me fait un peu peur Maman."
Quand la porte d'entrée s'était brisée brisa et que plusieurs hommes en uniforme, des représentants des forces de l'ordre, étaient entrés, ma mère avait paniqué. Elle m'avait chuchoté dans l'oreille.
"- Ne les écoutes pas, surtout pas ! Ils vont te mentir, pour t'arracher à moi !"
Une silhouette féminine avait pointé un revolver dans notre direction. Elle s'était exclamée d'une voix forte.
"- Madame Nagi vous êtes en état d'arrestation pour enlèvement d'enfant et séquestration pendant dix ans. Suivez nous, nous vous emmenons en garde à vue jusqu'à ce que vous passiez devant le juge."
Ma mère n'avait plus parlé, et les avait suivit, sans me regarder. Un policier c'était approché de moi, m'avait demandé si j'allais bien, avait jeté un coup d'œil sur mes jambes et mes bras, m'avait demandé si elle m'avait fait un quelconque mal. J'avais ensuite été placé dans une famille d'accueil, sans comprendre, pourquoi, comment, et ou était ma mère. C'est en lisant un journal posé sur la table basse du bureau de la famille qui m'hébergeait, que j'appris, que je sut. Je n'était pas son fils, jamais, les test ADN le prouvaient. J'avais été Kidnappé à l'âge de 3 ans, Madame Nagi dans un élan de folie et de désespoir, m'avait enlevé du jardin d'enfant, m'avait choisit pour remplacer son fils, du même âge, décédé il y avait peu. Mes vrais parents étaient morts. Ma mère biologique s'était suicidée, de chagrin, de désespoir, de tristesse, mon père biologique, était mort dans un accident du travail... Que les journalistes appelaient "suicide". Alors j'étais désormais un orphelin... Sans parents...sans racines. La seule chose dont j'étais certain, la seule chose en laquelle je croyais plus que tout, n'était, qu'un terrible mensonge ! Alors, peux être que mon existence elle même est fausse ! Peux être que mes vrais parents ne sont pas morts. Peux être... et si...
J'avais lâché le journal et été partit en courant, sans savoir ou j'allais, je voulais juste partir le plus loin possible, le plus vite possible. Loin ce ces mensonges, de mes espoirs, loin de toutes personne.
J'ai cessé de courir quand le ciel s'est coloré d'orange et de rose. Quand une profonde rivière m'avait empêché de poursuivre ma course folle. Je m'étais assis au bord de l'eau profonde, avait fixé le courant sans vraiment le voir. J'avais prit un cailloux coupant et avait commencé à me mutiler les mains, les bras, les jambes... Quelques gouttes écarlates avait troublé l'eau claire, l'avait rendue sombre. Les fougères avaient bruissé, un garçon, aux cheveux ébènes, aux yeux rouges, au teint pâle était sortit, s'était assis près de moi, avait plongé ses jambes dans l'eau, jusqu'au genoux. Ses jambes étaient violettes, boursoufflées, blessées. Pourtant son visage était serein, calme, presque joyeux. Il m'avait regardé, moi mes blessures, mon cailloux, mais s'était tut. Son silence m'avait soulagé. Parce que malgré mon état, il ne se permettait pas de me juger, ni de me demander,  il ne me prenait pas en pitié. J'avais posé le cailloux, et n'avait pas put m'empêcher de demander, en pointant ses jambes du doigt.

"- C'est récent, pas vrai... Pourquoi tu as l'air, presque...satisfait ?"

Il m'avait regardé, avec des yeux francs, qui n'exprimaient rien.

"- Parce que, c'est la décision que j'ai prise. Et que je suis satisfait ainsi, même si c'est parfois physiquement difficile."

J'avais détourné les yeux de ce spectacle horrible, et avait fixé son visage intacte, presque souriant.

"- Ton choix...c'est vraiment... tellement...
- Tu n'est pas obligé de me plaindre, de me prendre en pitié, de m'aimer, de me haïr, de me regarder. Tu peux m'ignorer, m'éviter, te rapprocher... Tu n'est pas obligé de me parler, mais tu peux partager, te soulager, te déverser... Parce que je peu comprendre, je peu discuter... et parce que toi et moi, sommes amis dès à présent."

La seule chose à laquelle je put m'accrocher, comme un naufragé à une bouée, ce fut à Shin. Lui qui prit la décision de ne rien ressentir, de ne juger personne... je pris alors un autre chemin. Lui qui jamais ne rirait ni ne pleurerait, j'ai juré de le faire pour lui. De ne jamais cesser de rire ou de faire l'imbécile, pour lui arracher quelques très rares sourires, emplis d'amitié et de gratitude. Telle sera notre voie, sinueuse, dangereuse... Mais nous serons deux, moi son rayon de miel, et lui la ruche qui veille précieusement sur ce nectar. Différents mais complémentaires, voilà ce que nous représentons. Un peu comme le Yin et le Yang, inséparables. L'un sans l'autre...nous ne sommes plus que l'ombre d'un équilibre précaire, qui se tient, en funambule auprès de l'abysse de la folie.